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Sonder les dispositifs numériques. Pratiques archéologiques en art et en design
Publié le 13 septembre 2019 – Mis à jour le 13 septembre 2019
le 18 octobre 2019
Université Toulouse-Jean Jaurès
salle D 30 à la Maison de la recherche
Journée d'étude
Faisant suite à une première organisée le 25 avril à l’université Jean Monnet à Saint-Etienne, cette journée d’étude a pour objectif de croiser différentes approches des dispositifs numériques en art et en design sous l’égide de la notion d’archéologie. Anticipée dès les années 1980 par des chercheurs comme Vilém Flusser ou Friedrich Kittler, l’archéologie des médias induit un rapport singulier au temps caractérisé par l’idée de survivance. Marqués par les analyses de Michel Foucault sur l’origine du pouvoir (archè), des théoriciens des médias comme Siegfried Zielinski, Wolfgang Ernst, Jussi Parikka ou Erkki Huhtamo mettent à mal l’idée d’une chronologie linéaire des objets technologiques. Avec l’approche archéologique la vision techniciste et progressiste cède place à l’idée d’une sédimentation où les « vieux médias » réels ou imaginaires peuvent anticiper de « nouveaux médias », et dont l’étude permet de cerner la condition médiatique actuelle. Plutôt que de chercher les précurseurs, l’archéologie des médias s’intéresse notamment aux échecs, aux projets avortés ou irréalisés. La marginalité, les méandres constituent pour celleci un terrain alternatif à l’histoire dominante (Yves Citton).
Jussi Parrika parle de « méthodes artistiques de l’archéologie des médias qui explorent non seulement le passé mais aussi la machine, et qui traitent des conditions "enfouies" − techniquement "archéologiques" de nos médialités contemporaines » (Qu’est-ce que l’archéologie des médias ?, 2012). Ainsi, « sonder » les dispositifs numériques, c’est à la fois évider, creuser, « descendre dans les profondeurs, au coeur, voire au double cœur » (Emmanuel Guez, « Manifeste Médiarchéologiste », 2016), voir à travers, approfondir le terrain par excavation structurelle et temporelle, mettre à distance, sans nécessité de démembrement. Depuis quelques années en France, des collectifs comme le PAMAL dirigé par Emmanuel Guez et Lionel Broye, Disnovation.org mené par Nicolas Maigret à partir du néologisme proposé par Grégory Chatonsky, RYBN ou encore Refunct media (Benjamin Gaulon) et Média/Médium dirigé par Gwenola Wagon et Jeff Guess, travaillent dans le sens d’une archéologie des dispositifs numériques. Par leurs productions, des artistes et designers se confrontent aux fonctionnements des « dispositifs » autoritaires du philosophe Giorgio Agamben et peuvent en exhumer des principes philosophiques et esthétiques. Les enjeux archéologiques permettent ainsi de réinterroger les notions de « média », « médium », d’« intermédialité » ou d’« œuvre multiple » à travers l’étude des « effets secondaires » des dispositifs de représentation et de production en série.
Il s’agira donc de faire le point sur ce type de démarches afin d’examiner des possibles enjeux dans les domaines du design (qu’il soit graphique, d’objets, d’interfaces), et des arts plastiques (mettant en jeu des techniques numériques ou les interrogeant), mais aussi dans le champ du cinéma et des arts du spectacle.
Jussi Parrika parle de « méthodes artistiques de l’archéologie des médias qui explorent non seulement le passé mais aussi la machine, et qui traitent des conditions "enfouies" − techniquement "archéologiques" de nos médialités contemporaines » (Qu’est-ce que l’archéologie des médias ?, 2012). Ainsi, « sonder » les dispositifs numériques, c’est à la fois évider, creuser, « descendre dans les profondeurs, au coeur, voire au double cœur » (Emmanuel Guez, « Manifeste Médiarchéologiste », 2016), voir à travers, approfondir le terrain par excavation structurelle et temporelle, mettre à distance, sans nécessité de démembrement. Depuis quelques années en France, des collectifs comme le PAMAL dirigé par Emmanuel Guez et Lionel Broye, Disnovation.org mené par Nicolas Maigret à partir du néologisme proposé par Grégory Chatonsky, RYBN ou encore Refunct media (Benjamin Gaulon) et Média/Médium dirigé par Gwenola Wagon et Jeff Guess, travaillent dans le sens d’une archéologie des dispositifs numériques. Par leurs productions, des artistes et designers se confrontent aux fonctionnements des « dispositifs » autoritaires du philosophe Giorgio Agamben et peuvent en exhumer des principes philosophiques et esthétiques. Les enjeux archéologiques permettent ainsi de réinterroger les notions de « média », « médium », d’« intermédialité » ou d’« œuvre multiple » à travers l’étude des « effets secondaires » des dispositifs de représentation et de production en série.
Il s’agira donc de faire le point sur ce type de démarches afin d’examiner des possibles enjeux dans les domaines du design (qu’il soit graphique, d’objets, d’interfaces), et des arts plastiques (mettant en jeu des techniques numériques ou les interrogeant), mais aussi dans le champ du cinéma et des arts du spectacle.
Le programme complet de la journée.