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L'art de la mémoire, la mémoire en art - plasticité de la mémoire à l'oeuvre
Publié le 25 janvier 2018 – Mis à jour le 30 janvier 2019
du 8 février 2018 au 9 février 2018
Jeudi 8 février 2018 de 8h30 à 17h00
Vendredi 9 février 2018 de 8h45 à 12h30
Vendredi 9 février 2018 de 8h45 à 12h30
Salle D29 - Bâtiment Maison de la recherche
Université Toulouse Jean Jaurès
Journée d'étude
Bien après le travail de l’artiste italien Claudio Parmiggiani — Mutus Liber, 1975 ; Sallita della memoria, 1976 ; Giordano Bruno, 1977 — faisant très explicitement référence à l’ars memoriae « art de mémoire », comment les plasticiens contemporains interrogent-ils la mémoire en tant que fondement de tous les arts ?
On se rappellera en effet que la mythique Mnémosyne, déesse de la mémoire, elle-même née de l’union du ciel et de la terre, donna naissance, en épousant Zeus, aux neuf muses qui reçurent chacune une part de son savoir, incarné dans les arts et la création.
Inventé dès l’Antiquité mais développé à la fin du Moyen-Age et à la Renaissance, « l’art de mémoire » désigne les dispositions mises en oeuvre pour une remémoration, pour une anamnèse. Il s’agit de se fabriquer un itinéraire mental dans un système de lieux et d’images-souvenir. Raisonnement qui procède par images — façonner des images mentales correspondant aux éléments à mémoriser —, et par une disposition volontaire de l’espace mémoriel — imaginer des lieux pour contenir des images —, l’art de mémoire est donc un dispositif, une organisation, un agencement de la mémoire personnelle. Cette mémoire entretient un lien certain avec la carte, permettant d’unir espace et temps.
Différents modèles d’organisation de la mémoire nous sont parvenus de cette lointaine période, matérialisés en de complexes architectures mnémoniques inspirées de la structure du corps humain ou de l’arbre (Raymond Lulle) ou encore de l’organisation spatiale du théâtre romain (Giulio Camillo, Giordano Bruno ou Robert Fludd par exemple) ou de l’entrepôt, en articulation avec des images de mémoire hiéroglyphiques et complexes. Le savoir, la connaissance du monde ainsi organisée a pu transiter dans le temps grâce à diverses techniques mnémoniques, mêlant passé et présent, mémoire et histoire, dans toute l’ambiguité des hypothétiques restitutions.
Nombre d’artistes contemporains — de Sarkis à Oscar Munoz — riches des interrogations que leur propre vie a suscité, et portés par les textes fondateurs de la philosophie (Platon, Aristote, Nietzsche, Bergson, Derrida…), de l’histoire, de l’histoire de l’art, de la psychanalyse ou de la littérature (Aby Warburg, Gombrich, Walter Benjamin, Freud, Proust, Frances Yates, Pierre Nora…) tissent un fil de réflexion dans un art de mémoire actualisé par les nouvelles technologies. Mais si la toile se prend pour la mémoire universelle, les artistes proposent par de multiples médiums de s’interroger sur ce qui fait mémoire et comment s’exerce cette mémoire.
Il s’agira de réfléchir à la forme plastique que la mémoire pourrait prendre au sein de chaque expérience personnelle de l’art, entre rémanence et réminiscence, résonnances, nuances, ricochets… Placée sous l’égide de Mnémosyne et des muses, l’exposition montrera les formes actuelles d’un art de la mémoire contemporain constitué de ses lieux et de ses images et faisant un dispositif global.
Inventé dès l’Antiquité mais développé à la fin du Moyen-Age et à la Renaissance, « l’art de mémoire » désigne les dispositions mises en oeuvre pour une remémoration, pour une anamnèse. Il s’agit de se fabriquer un itinéraire mental dans un système de lieux et d’images-souvenir. Raisonnement qui procède par images — façonner des images mentales correspondant aux éléments à mémoriser —, et par une disposition volontaire de l’espace mémoriel — imaginer des lieux pour contenir des images —, l’art de mémoire est donc un dispositif, une organisation, un agencement de la mémoire personnelle. Cette mémoire entretient un lien certain avec la carte, permettant d’unir espace et temps.
Différents modèles d’organisation de la mémoire nous sont parvenus de cette lointaine période, matérialisés en de complexes architectures mnémoniques inspirées de la structure du corps humain ou de l’arbre (Raymond Lulle) ou encore de l’organisation spatiale du théâtre romain (Giulio Camillo, Giordano Bruno ou Robert Fludd par exemple) ou de l’entrepôt, en articulation avec des images de mémoire hiéroglyphiques et complexes. Le savoir, la connaissance du monde ainsi organisée a pu transiter dans le temps grâce à diverses techniques mnémoniques, mêlant passé et présent, mémoire et histoire, dans toute l’ambiguité des hypothétiques restitutions.
Nombre d’artistes contemporains — de Sarkis à Oscar Munoz — riches des interrogations que leur propre vie a suscité, et portés par les textes fondateurs de la philosophie (Platon, Aristote, Nietzsche, Bergson, Derrida…), de l’histoire, de l’histoire de l’art, de la psychanalyse ou de la littérature (Aby Warburg, Gombrich, Walter Benjamin, Freud, Proust, Frances Yates, Pierre Nora…) tissent un fil de réflexion dans un art de mémoire actualisé par les nouvelles technologies. Mais si la toile se prend pour la mémoire universelle, les artistes proposent par de multiples médiums de s’interroger sur ce qui fait mémoire et comment s’exerce cette mémoire.
Il s’agira de réfléchir à la forme plastique que la mémoire pourrait prendre au sein de chaque expérience personnelle de l’art, entre rémanence et réminiscence, résonnances, nuances, ricochets… Placée sous l’égide de Mnémosyne et des muses, l’exposition montrera les formes actuelles d’un art de la mémoire contemporain constitué de ses lieux et de ses images et faisant un dispositif global.
Pour visualiser le programme de la journée, merci de cliquer ici.