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Approches comparées des études de réception
Publié le 18 décembre 2019 – Mis à jour le 30 mars 2020
le 30 mars 2020
Université Toulouse-Jean Jaurès - Maison de la recherche
Salle E 323 - de 9h30 à 16h30
Journée d'étude
Les « études de réception » abondent dans la recherche universitaire contemporaine, comme si le sens d’une œuvre ou d’une époque ne pouvait plus être envisagé sans restituer les strates d’interprétations qu’elles ont sédimentées (un exemple parmi beaucoup d’autres : l’étude de la réception de Mallarmé, qui semble avoir pris le pas sur l’approche plus philologique). Ces études ont pris depuis la fin des années 1970 le relais des « études d’influence » (terme jugé vague et impliquant une relation trop « verticale » et trop unilatérale) et s’allient à l’histoire des idées, à la sociologie littéraire, à l’étude des « champs », prenant en compte de multiples facteurs qui ne sont pas exclusivement littéraires.
Pour autant, la méthodologie des études de réception, si elle s’est beaucoup affinée au fil du temps (voir les synthèses proposées dans le volume Questions de réception de la Collection comparatiste, en 2009), demeure très empirique, en particulier du côté de la littérature comparée (où les études de réception sont pourtant les plus nombreuses, et constituent même un volet à part entière de la discipline).
Nous proposons donc, de manière précisément empirique, de rassembler plusieurs chercheurs en études de réception pour confronter nos approches et nos pratiques. L’un des enjeux est de comparer l’approche des chercheurs en littérature française et celle des comparatistes : que change le déplacement d’un cadre national (ou monolingue) à un cadre délimité à la fois par des nécessités de recherche et par les compétences d’un chercheur dans telle ou telle aire linguistique ? L’amplitude du champ (européen, transatlantique, voire mondial) en littérature comparée rend-il nécessaire le travail collectif ? Comment alors assurer des synthèses et des lignes de traverse qui demeurent l’objectif de ce type d’études ? Que changent les multiples médiations interculturelles, en particulier celles de la traduction ? Obligent-elles à une approche encore plus systémique, sociologique ? Paradoxalement, l’abondance même des corpus dès lors qu’il ne s’agit pas seulement d’un champ national n’oblige-t-elle pas à un resserrement des analyses, et peut-être à un retour de l’idée d’influence (Bloom, Schlanger) ?
Dans quelle mesure la question des réceptions « interartistiques » peut-elle aider à penser les études de réception ? Comment comprendre les phénomènes de réception hors de pratiques discursives, mais aussi comment pratiques discursives et non-discursives interagissent-elles (qu’est-ce que la réception littéraire d’une œuvre d’art ? que fait l’art de l’œuvre littéraire ? quels ajustements du regard et de l’interprétation ?) Mais aussi et surtout, plus amplement, qu’est-ce que « recevoir » une œuvre d’art ? Quels peuvent être ici les apports de l’esthétique, qui pose précisément en son centre cette question. Quels scénarios de réception les œuvres d’art et les textes proposent-ils ? Certains objets – tels le tombeau ou le monument – ont en effet pour fonction même de façonner une transmission et dès lors sont appelés à envisager leur réception, et parfois même à directement la représenter. Quelles figures alors pour la réception au sein des œuvres elles-mêmes ?
La journée initialement prévue le 14 janvier est déplacée au 30 mars. Le programme complet est en cours de réedition.Pour autant, la méthodologie des études de réception, si elle s’est beaucoup affinée au fil du temps (voir les synthèses proposées dans le volume Questions de réception de la Collection comparatiste, en 2009), demeure très empirique, en particulier du côté de la littérature comparée (où les études de réception sont pourtant les plus nombreuses, et constituent même un volet à part entière de la discipline).
Nous proposons donc, de manière précisément empirique, de rassembler plusieurs chercheurs en études de réception pour confronter nos approches et nos pratiques. L’un des enjeux est de comparer l’approche des chercheurs en littérature française et celle des comparatistes : que change le déplacement d’un cadre national (ou monolingue) à un cadre délimité à la fois par des nécessités de recherche et par les compétences d’un chercheur dans telle ou telle aire linguistique ? L’amplitude du champ (européen, transatlantique, voire mondial) en littérature comparée rend-il nécessaire le travail collectif ? Comment alors assurer des synthèses et des lignes de traverse qui demeurent l’objectif de ce type d’études ? Que changent les multiples médiations interculturelles, en particulier celles de la traduction ? Obligent-elles à une approche encore plus systémique, sociologique ? Paradoxalement, l’abondance même des corpus dès lors qu’il ne s’agit pas seulement d’un champ national n’oblige-t-elle pas à un resserrement des analyses, et peut-être à un retour de l’idée d’influence (Bloom, Schlanger) ?
Dans quelle mesure la question des réceptions « interartistiques » peut-elle aider à penser les études de réception ? Comment comprendre les phénomènes de réception hors de pratiques discursives, mais aussi comment pratiques discursives et non-discursives interagissent-elles (qu’est-ce que la réception littéraire d’une œuvre d’art ? que fait l’art de l’œuvre littéraire ? quels ajustements du regard et de l’interprétation ?) Mais aussi et surtout, plus amplement, qu’est-ce que « recevoir » une œuvre d’art ? Quels peuvent être ici les apports de l’esthétique, qui pose précisément en son centre cette question. Quels scénarios de réception les œuvres d’art et les textes proposent-ils ? Certains objets – tels le tombeau ou le monument – ont en effet pour fonction même de façonner une transmission et dès lors sont appelés à envisager leur réception, et parfois même à directement la représenter. Quelles figures alors pour la réception au sein des œuvres elles-mêmes ?