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1/72e LandART : Questions d'échelle
Publié le 5 janvier 2023 – Mis à jour le 5 janvier 2023
le 12 janvier 2023
Salle D29 - Maison de la Recherche
A partir de 9h30
Université Toulouse Jean JaurèsSalle D29 - Maison de la Recherche
Journée d'étude
En rapprochant dans ce titre deux termes en apparence contradictoires, 1/72ème LandART prend la forme d’un
étonnant oxymore, confrontant l’échelle du paysage et celle de la maquette.
Nous savons combien le Land Art s’est d’abord caractérisé aux États-Unis par sa monumentalité, posant ainsi la question du rapport de l’Homme aux oeuvres et des points de vue possibles. Le changement d’échelle produit sous
cette appellation de Land Art correspond aussi à la sortie de la galerie ou du musée : d’une intériorité contenue à une échelle convenue — celle de l’espace habitable aux dimensions de l’Homme —, la monstration de l’oeuvre s’est alors confrontée à une extériorité sans limite et « hors d’échelle », sur et dans le paysage.
Dans une sorte d’adaptation réciproque de l’oeuvre et de son site, ce changement d’échelle, repérable au nom de
earthwork (terrassement) a pu réactiver, après les tendances minimalistes que nombre de pratiques artistiques venaient d’expérimenter, le retour du colossal largement exercé dans les temps anciens.
De l’antiquité et ses sept merveilles du monde aux périodes médiévales marquées par de monumentales cathédrales, les temps modernes et contemporains ont continué pour des raisons multiples à produire aussi des 1/72ème oeuvres surdimentionnées mettant en évidence dans les textes les notions initiales d’amplificatio (agrandissement, accroissement, action d’augmenter) et de dilatatio (fait de s’agrandir, extension, dilatation) face à l’échelle dite « humaine », de mesures mais aussi de perception.
Le surdimensionnel et le colossal ont cependant toujours été mis en tension avec leur exact opposé, l’abbreviato, à savoir la diminution et la miniaturisation qui relève davantage de l’intime. De l’antiquité à nos jours, au travers de techniques bi ou tri dimensionnelles sur des supports de pierre, ivoire, métal, bois ou papier, matériaux et médiums composites et/ou numériques (liste non exhaustive), l’histoire nous parle de ce jeu permanent des contraires entre gigantisme et miniature nourrissant une nouvelle dialectique esthétique. Sublime colossal et sublime miniature constituent les deux piliers dans l’intervalle duquel l’Homme construit son appréhension du monde, enclin aux déboires des jugements de valeur et de la relativité, entre valorisation du grand et dépréciation du petit ou plus rarement l’inverse.
Pour prendre connaissance du déroulement de cette rencontre, veuillez consulter le programme en téléchargement.
étonnant oxymore, confrontant l’échelle du paysage et celle de la maquette.
Nous savons combien le Land Art s’est d’abord caractérisé aux États-Unis par sa monumentalité, posant ainsi la question du rapport de l’Homme aux oeuvres et des points de vue possibles. Le changement d’échelle produit sous
cette appellation de Land Art correspond aussi à la sortie de la galerie ou du musée : d’une intériorité contenue à une échelle convenue — celle de l’espace habitable aux dimensions de l’Homme —, la monstration de l’oeuvre s’est alors confrontée à une extériorité sans limite et « hors d’échelle », sur et dans le paysage.
Dans une sorte d’adaptation réciproque de l’oeuvre et de son site, ce changement d’échelle, repérable au nom de
earthwork (terrassement) a pu réactiver, après les tendances minimalistes que nombre de pratiques artistiques venaient d’expérimenter, le retour du colossal largement exercé dans les temps anciens.
De l’antiquité et ses sept merveilles du monde aux périodes médiévales marquées par de monumentales cathédrales, les temps modernes et contemporains ont continué pour des raisons multiples à produire aussi des 1/72ème oeuvres surdimentionnées mettant en évidence dans les textes les notions initiales d’amplificatio (agrandissement, accroissement, action d’augmenter) et de dilatatio (fait de s’agrandir, extension, dilatation) face à l’échelle dite « humaine », de mesures mais aussi de perception.
Le surdimensionnel et le colossal ont cependant toujours été mis en tension avec leur exact opposé, l’abbreviato, à savoir la diminution et la miniaturisation qui relève davantage de l’intime. De l’antiquité à nos jours, au travers de techniques bi ou tri dimensionnelles sur des supports de pierre, ivoire, métal, bois ou papier, matériaux et médiums composites et/ou numériques (liste non exhaustive), l’histoire nous parle de ce jeu permanent des contraires entre gigantisme et miniature nourrissant une nouvelle dialectique esthétique. Sublime colossal et sublime miniature constituent les deux piliers dans l’intervalle duquel l’Homme construit son appréhension du monde, enclin aux déboires des jugements de valeur et de la relativité, entre valorisation du grand et dépréciation du petit ou plus rarement l’inverse.
Pour prendre connaissance du déroulement de cette rencontre, veuillez consulter le programme en téléchargement.